Ker Elo : c’est Waterloo !
Nous utilisons ce titre accrocheur pour la suite, en pastichant le célèbre poème de Victor HUGO sur cette bataille :
« Soudain joyeux, il dit : Grouchy ! – c’était Blücher !… ».
Nous savons qui a gagné à Waterloo mais pas encore à Ker Elo, désastre sans vainqueur pour le moment, tant les évènements se succèdent pour y détruire l’ex colline.
Lors de l’Assemblée générale de l’association ASPF le samedi 26 02 2011, nous avions abordé le sujet dans le diaporama photos des activités 2010.
Qu’ont-ils fait de la colline de Ker Elo ?
– on y attendait des habitations comme le préconisait le POS de 1994 sur un zonage NAb et nous avons eu une zone commerciale, qui n’a osé dire enfin son nom que sur les pancartes le jour de l’inauguration.
– on y attendait en 2008 un référé de suspension des travaux pour arrêter ce massacre et nous avons eu une Révision simplifiée no 3 du POS après Enquête publique bidon en 2009 ( qualifiée « de mise devant le fait accompli » par le Commissaire Enquêteur lui-même) pour régulariser la situation après l’inauguration du Carrefour Market à la suite de la décision du Tribunal de Rennes de suspendre la modification no 4 du POS de 2006…seulement en 2008 !
– on y attendait une belle entrée de ville, respectant la Loi Barnier qui rejetait surtout les constructions commerciales à 75 m des routes principales, et nous avons maintenant nous aussi à Fouesnant des hangars à 35 m de la CD44 et même la Maison de retraite se retrouve aussi par dérogation à 20 m.
– on y attendait un « magasin vert »…..et ils ont découvert en creusant à coté une vieille décharge privée, longtemps utilisée par la commune, qui ne se rappelait plus de cela pour signer le permis de construire, ce qui a fait fuir définitivement l’investisseur.
– on y attendait une régulation indépendante des eaux pluviales puisque jamais la situation actuelle n’avait été prévue dans le dossier d’Enquête publique de la création du bassin d’écrêtement des crues de Douric Carbon coté sud et le rejet dans les fossés de la CD44 coté nord. Et bien pourtant tout cela est réalisé ainsi.
– on y attendait un petit complément de commerces prévu à 900 m2, et nous avons maintenant un bâtiment/hangar de près de 1500 m2, dont une partie est avec un étage, alors que le Commissaire Enquêteur écrivait : « … que la réalisation d’un projet de 4 commerces supplémentaires à l’entrée de la zone commerciale… ne me semble pas souhaitable dans les circonstances actuelles. ».
– on y attendait dans ces 900 m2 une pharmacie, un magasin de presse, un opticien et un contrôle technique de véhicules comme cela figure dans le permis de construire accordé à la SCI KERLAU.
Mais hors l’opticien, après enquête nous savons que tout ceci n’existera pas, et nous aurons certainement d’autres magasins pour le moment tenus secrets pendant la construction.
– on y attendait « la patte » de l’Architecte des Bâtiments de France, sur l’existence même de constructions nouvelles, comme le préconisait le Commissaire Enquêteur, voir la hauteur définitive des derniers hangars pour commerces près de la D44 ?
et celui-ci est passé d’un avis défavorable sur le permis commenté ainsi en date du 12 03 2010 :
« L’architecte des bâtiments de France émet un avis défavorable pour les motifs suivants :
Le projet consistant à élever sur un point haut d’un terrain fortement remblayé, un bâtiment commercial surmonté d’un étage de bureaux créerait un fort impact visuel qui serait de nature à fortement déprécier l’aspect des lieux qui entoure l’église Saint-Pierre et par incidence porterait atteinte au caractère de ce monument historique dans le champ de visibilité duquel le projet se trouve. Il conviendra de se conformer au plan de masse initial qui ne prévoyait aucune construction à cet emplacement. »
…à un avis favorable sec, sans commentaires en date du 21 10 2010, alors que visiblement rien n’avait changé dans le projet d’origine que nous retrouvons ainsi sur le terrain : y a-t-il eu vraiment des négociations et soumission de l’Architecte à ce projet ?
– on y attendait un théâtre de verdure coté ville mais il ne semble qu’être depuis le début de tous les travaux qu’une surface de dépôt ou de transit des terres brassées depuis plus de 3 ans et surtout l’entrée remblayée sur une zone humide pour la nouvelle Maison de retraite.
– on y attendait la nouvelle Maison de retraite (EHPAD), même située si près du rond point de Ker Elo et ….la voici enfin, étape finale de la destruction de la colline de Ker Elo.
Monsieur le Maire s’était engagé devant les riverains de Ker Elo en réunion publique, puis en modifiant le POS après l’Enquête publique de 2009 sur des suites limitant les nuisances à venir.
Mais ils peuvent s’en inquiéter ces braves riverains de l’association ASPRORAP, qui comme l’ASPF, avait retiré ses recours au Tribunal administratif de Rennes, puisque le jugement final n’avait plus de sens après 2 ans d’attente et les travaux réalisés alors que le PLU est en cours d’élaboration et va tout rebrasser dans les zonages.
Déjà la Révision simplifiée no 6 du POS de 2010 permet dans ces territoires des constructions nouvelles ou étranges avec les possibilités données par les nouveaux calculs de faitage, les parkings sous terrains…….
Alors, les suites à Ker Elo sur les terrains disponibles appartenant toujours au groupe Carrefour ?
Habitations ? , immeubles ?, nouveaux commerces ?
En attendant, avec les travaux de l’EHPAD et le ballet des camions, les riverains ne peuvent même pas utiliser le beau sentier préparé coté ville et reliant le Douric à Kergoadic ou au fameux centre commercial, celui dont le sol commence à se fissurer sérieusement.
Revenons à Waterloo et V. HUGO :
« …l’espoir changea de camp, le combat changea d’âme,… ».
Le PLU sera-t-il le « Blücher » de l’histoire de Ker Elo, celui qui va changer la bataille ?
[…] c’est-à-dire revoir la mer ici comme avant les travaux Bénac (1926) mais nous avions donné un avis défavorable , car le dossier d’enquête publique oubliait totalement le futur projet de la nouvelle […]
Désastreux, comme d’habitude !!! Qui avait intérêt à ce que rien de ce qui était promis ne s’est réalisé ? Qui s’en est mis plein les poches ? Voilà, les bonnes questions à se poser et celles à ne pas oublier lors des municipales prochaines.