Protection et préservation de la dune

26 mars 2023 6 Par Collectif ASPF

Les promeneurs l’auront remarqué, des travaux ont été réalisés sur la dune à Beg-Meil, entre la plage de Kerambigorn et celle de Coat Clévarec.

Un accès rendu impraticable

Ces travaux ont été réalisés par les équipes de la Communauté du Pays Fouesnantais. La CCPF a communiqué sur ces actions dans la presse.

Nous ne pouvons qu’approuver cet engagement qui va dans le sens de la protection de la dune.

Une action que nous demandions depuis longtemps

Sans remettre en cause cette opération, nous souhaitons tout de même rappeler que c’est une mesure que demandions dans notre article du 6 avril 2022, Une initiative fort louable… , et nous sommes satisfaits d’avoir enfin été entendus.

En effet, suite aux travaux d’effacement du chemin de crête sur les dunes de la Mer Blanche au-delà de Kerler, nous nous étions renseigné auprès des services techniques communautaires pour savoir si de telles mesures étaient envisageables sur ce secteur de Beg-Meil.

Nous n’avions pas compris cette fin de non-recevoir de la part des services contactés.

Nous nous réjouissons donc qu’un an plus tard, les préoccupations ont évolué.

Des accès néfastes

C’est un fait établi et partagé par tous que la dune a un rôle essentiel en matière de protection contre la submersion marine par l’absorption de l’énergie des vagues.

La réduction du nombre d’accès est une mesure favorable à la lutte contre l’érosion dunaire.

En effet chaque chemin d’accès est une brèche dans ce rempart naturel et la fréquentation excessive durant l’été sur ces accès sauvages élargit jour après jour ces passages.

L’effet est pervers car il n’est pas perceptible durant les vacances estivales alors que la météo est clémente.

En revanche, il n’est pas rare de constater les laisses de mer ayant traversé la dune lors des coups de vents en période de vives-eaux.

Limiter le nombre d’accès et canaliser les passages sur certains permet donc de consolider le front de mer.

Pour ces chemins autorisés, un tracé en chicane ou tout au moins non perpendiculaire à la plage serait un atout supplémentaire.

Accès en chicane pour limiter l’intrusion de l’eau

la question du chemin de crête

Revenons un instant sur ce sentier qui surplombe la dune. Il permet certainement d’apprécier le point de vue mais il est néfaste pour la végétation. Le piétinement crée un fossé qui coupe les racines des oyats dont on connaît la grande capacité à contenir le sable.

Ce sentier est par endroit une véritable tranchée d’une cinquantaine de centimètres de profondeur. causant une rupture franche de la végétation et une instabilité du système racinaire.

Les actions d’effacement total du chemin de crête sur les dunes de Kerler et de la Mer Blanche montrent que deux ans plus tard la nature a entièrement repris ses droits. L’ancien sentier est aujourd’hui invisible.

Des actions durables

Nous l’avons vu, ces travaux vont dans le bon sens. Le chemin du haut n’est plus accessible et les accès ont été barrés par un fil de fer.

Nous souhaitons vivement que ces installations ne sont pas seulement expérimentales et provisoires. Il faut impérativement laisser le temps à la végétation de se réinstaller durablement et solidement.

Autres actions envisageables

Lors d’une sortie pédagogiques organisée l’été dernier par l’ASPF sur le thème des plantes du littoral associées à la dune, nous avons pu constater que le front des oyats étaient parfois perforé d’alcôves dans lesquels les serviettes de plage étaient étalées à l’abri du vent.

Pour avoir discuté courtoisement avec ces estivants, nous avons constaté qu’ils n’avaient absolument pas conscience des effets négatifs du piétinement des oyats.

Deux actions viennent alors à l’esprit.

La première mesure consisterait à empêcher l’introduction à l’intérieur de la végétation des oyats comme cela se fait à Kerler par l’installation de poteaux en bois et d’un fil de fer.

La seconde, également fort utile, serait d’informer les usagers de la plage, en hiver comme en été, par la mise en place de panneaux d’information qui expliquent la finalité des travaux effectués.

Affichage à la Mer Blanche

Enfin, afin de protéger l’intégralité de la dune, une action de régulation nous semble nécessaire sur le chemin d’arrière-dune. En effet certaines zones très fréquentées sont érodés ce qui pousse les marcheurs à passer sur l’extérieur de ces bancs de sable instable, entraînant alors un élargissement du chemin et un étalement de l’érosion par piétinement.

Une réflexion reste à mener sur un rétrécissement du chemin sur certains secteurs fortement dégradés.


Dernière minute : On nous a signalé ce dimanche 26 mars que samedi, une des entrée bloquée à gauche de Coat Clévarec a été réouverte. Le fil de fer a été sectionné au raz du poteau.