SILENCE, ON COUPE !
Il ne se passe pas une semaine sans que nous soyons interpelés sur notre messagerie ou par des contacts directs pour nous signaler un arasement de talus ou du bûcheronnage démesuré.
« Je suis écœurée ! »
« Cela me donne envie de chialer ! »
Les mots sont forts. Ils sont sincères.
Ils montrent le désarroi face au spectacle d’un chêne centenaire gisant à terre et débité en bois de chauffage.
Ils montrent l’incompréhension face au saccage d’une coupe à blanc avant la transformation d’une zone naturelle pour en faire un verger.
Ils montrent la colère face à des talus arasés puis recouverts de toiles de protection ou surmontés de palissades en plastique.
Ils montrent l’écœurement de tous ceux qui cherchent à transmettre aux générations futures l’intérêt de la biodiversité et s’efforcent de la faire découvrir in situ.
Plusieurs administrés témoignent que, suite à leurs appels, des élus de la municipalité se sont déplacés pour constater les dégâts occasionnés lors de coupes sauvages. Ils ont certes fait preuve de compassion et ont promis … d’écrire un courrier à ces destructeurs de la nature !
Déjà en juin 2020 nous dénoncions ces actions qui se multipliaient et avions publié un article (Talus fouesnantais) sur notre site.
Dans le même temps nous écrivions au maire de Fouesnant afin qu’il fasse l’inventaire des talus existants (lettre au maire page 1, page 2). Notre demande est restée lettre morte.
Cependant, voyez comment la municipalité communique en ce moment !
Injonction nous est faite de profiter du merveilleux bocage fouesnantais. Voyez comment le maire et son équipe le présentent !
Aucune haie, aucun talus, aucun arbre…
Nous avons de quoi être très inquiets sur l’avenir des espaces boisés à Fouesnant.
Faut-il y voir…
une erreur de casting?
un lapsus ?
de l’anticipation ?
Continuons ainsi et le bocage1 fouesnantais ressemblera en tous points à l’image proposée par la communication municipale.
Non !
L’ASPF réitère sa demande de faire l’inventaire des talus et de l’insérer dans le nouveau PLU à fins de préservation.
1 Bocage : paysage rural bien particulier constitué de parcelles agricoles aux géométries variées et ceintes par des levées de terre portant des haies ou des arbres communément appelés talus.
Nous sommes parfaitement d’accord. Les talus doivent être entretenus. Mais une coupe à blanc et un recouvrement par du plastique ne sont pas des solutions.
A cause des arbres des talus qui ne sont pas entretenus, les branches des arbres poussent autour des fils téléphoniques. Ainsi, dans la rue que j’habite nous avons plein de problèmes de téléphone et d’internet parce que les propriétaires refusent de couper ces branches.
S’il vous plaît, arrêtez ce massacre !
Petit rappel pour les particuliers concernant la taille des haies :
La plupart des oiseaux de jardin nichant de mars à août, il est conseillé de réduire arbres et haies de septembre à février.
Les particuliers doivent veiller à ne pas porter atteinte aux habitats et espèces protégés (avifaune) compte tenu de l’article L.411-1 du code de l’environnement qui pose le principe d’interdiction de la destruction et de la perturbation intentionnelle de ces habitats et espèces. Des infractions sont définies et réprimées par les articles L.415-3 (délit) et R.415-1 (contravention de 4ème classe) du code de l’environnement.
Concernant les agriculteurs, les règles sont différentes et en cas de non-respect des dates d’interdiction, l’exploitant agricole peut voir ses aides attribuées au titre de la politique agricole commune (PAC) réduites de 3%.
Pensez vous qu’il y ait un moyen et un intérêt a demander à l’équipe municipale un bilan environnemental sur une période donnée , entre les initiatives allant dans le bon sens ( cantines bio pistes cyclables ..) et celles allant dans le sens de la destruction de notre environnemental ( développement des lotissements, destruction des talus, absence de transports en commun …
Un pas pour leur faire comprendre vraiment les enjeux et établir un constat partagé. Idée naïve sans doute