Chemin de côte : en panne depuis 36 ans !
Certains de nos adhérents s’interrogent sur la « non réalisation » du sentier côtier entre la pointe du Sémaphore et la Cale de Beg Meil et s’étonnent qu’après la mobilisation générale passionnée et le virulent battage médiatique des dernières années, « plus personne n’en parle ! » Eh bien, parlons-en !
Qui mieux que l’ASPF pourrait le faire, forte de son action de 40 ans sur cette affaire, action qui n’a hélas pas abouti… sinon tout de même à empêcher la réalisation de l’espèce de « ceinture de béton cyclopéen » défigurant la côte, qui était envisagée dans les années 70. Ce qui n’est pas rien !
Mais nous voilà fin 2012 ; un an déjà que le préfet Mailhos a conclu l’ultime enquête publique par un arrêté « autorisant » le passage en haut de falaise sur presque toute la longueur du tracé, ce qui était l’essentiel de ce pourquoi nous nous battions depuis la promulgation de la loi de 1976, établissant une servitude piétonne sur les propriétés riveraines du Domaine Public Maritime.
Certes, le projet arrêté par le préfet est loin de nous satisfaire : c’est un arrêté « de modification et de suspension de la servitude », qui enfreint la loi sur plusieurs points ; cependant, craignant d’être accusés de retarder par de nouvelles procédures la réalisation du sentier, nous avons choisi de renoncer à attaquer l’arrêté, malgré ses nombreuses irrégularités… Les propriétaires n’ont pas eu ces scrupules ! Deux d’entre-eux auraient introduit des recours, démontrant une fois de plus leur opposition obstinée au passage de la servitude sur leurs parcelles.
Il est d’ailleurs très significatif de constater que les décisions de justice concluant à une suspension ou une modification de la servitude – c’est-à-dire favorables au propriétaire – sont exécutées et les passages promptement aménagés :
Ainsi, à Lanroz, passage contournant la propriété, qui n’a plus rien d’un « sentier côtier »! De la Cale à la 1ére petite plage (pen ar prat), détour par le chemin creux ! Par contre, les jugements concluant à l’annulation des suspensions et donc à la continuité du cheminement légal, c’est-à-dire défavorables aux propriétaires, ne sont pas appliqués sur le terrain : à Kerangrimen, à Bot Conan, à Ker Gwez, la servitude est impraticable à grande marée haute ; alors même que ces suspensions ont été annulées !
Et le long de la Plage des Oiseaux également, ou la suspension a été annulée par l’Arrêt du Conseil d’Etat de Nov. 1988, que va-t-on faire ? Un passage sur DPM, sur plateformes bétonnées de part et d’autre du chemin des Oiseaux (l’appel d’offres pour ces travaux serait lancé), afin de suspendre le cheminement légal, auquel les propriétaires s’opposent…
Les nouveaux recours ne seront pas jugés avant plusieurs années, et s’ils sont défavorables aux propriétaires, ceux-ci ne manqueront pas d’interjeter en Appel ! Va-t-on vraiment encore attendre ? Alors que le sentier est parfaitement réalisable immédiatement ( façon de parler, car, réalisable, il l’est depuis 36 ans !), au moins entre la Pointe et la Plage des Oiseaux. Qu’attendent les autorités municipales et préfectorales pour l’ouvrir ? Qu’attend Mr Lascar, qui affirmait (bulletin municipal de Fouesnant – janvier 2012) qu’il « fallait savoir sortir du conflit ! », par le haut, bien sûr ! ?
Et, à la fin des fins, qu’attendons nous tous pour user de notre droit de passage ? Rappelons ici un extrait des attendus d’un Arrêt de la Cour d’Appel de Rennes (« prononcé publiquement le 27 mai 2004 par la 3ème Chambre des Appels Correctionnels ») : « …La demande de la partie civile est recevable et bien fondée…en ce qu’elle tend à rétablir le passage et à réparer le préjudice découlant de l’impossibilité de passer… Il n’est en effet pas nécessaire pour que la servitude s’exerce sur une bande de trois mètres qu’elle ait fait l’objet d’une matérialisation à l’initiative de l’administration puisqu’il incombe en premier lieu, par le seul effet de la loi, au propriétaire de laisser libre un passage de trois mètres et par conséquent de prendre les mesures appropriées à cette fin… ALORS ? Y.N.
[…] intérêts purement personnels ; alors va-t-on en reprendre pour 30 ans après déjà 36 ans d’attente ? . Les travaux devaient commencer fin 2012 mais nous n’avons pas vu d’engins du côté de la […]
A Bot-Conan, la solution proposée par les propriétaires pour traverser cette plage submergée régulièrement n’est pas légale : en effet, il … manque les bouées de sauvetage à disposition des promeneurs pour en sauver d’autres lors des grandes marées !