Algues vertes : les 3 associations environnementales locales ont donné un avis favorable au Plan gouvernemental, Baie de La Foret, validé le samedi 11 février 2012…après beaucoup d’hésitations !
« L’ aréopage » à l’Archipel avec tout à droite, l’ami Hubert
Puisqu’il nous tresse des lauriers dans son Plan de table du 18 02 12 après notre décision …qui en a étonné plus d’un, reprenons quelques passages de JY Le Dréau pour décrire la cérémonie de ce « samedi historique » :
« … en contemplant l’aréopage qui occupait le devant de la scène de l’Archipel, à l’occasion de la signature de la charte de territoire marquant le lancement du plan de lutte contre les algues vertes. C’est vrai qu’il y avait du beau monde sous les spots un rien éblouissants de la salle fouesnantaise : le préfet de Région, le préfet du Finistère, le président de la Région Bretagne et son vice-président, le vice-président du département. Le haut du panier institutionnel. Et puis, aux extrémités de l’alignement ordonné des fauteuils, aux marges d’une distribution hiérarchisée, se trouvaient les présidents de la Communauté de Communes du Pays Fouesnantais et de la Communauté d’Agglomération de Concarneau-Cornouaille, d’une part, les représentants des agriculteurs et des associations de défense de l’environnement, d’autre part… ».
Ayant déjà fait connaitre auparavant notre décision à la dernière réunion de la Commission algues vertes du lundi 6 février 2012, nous avions donc obtenu un siège sur l’estrade. Oh, en toute extrémité de l’alignement, mais ouvrant le feu des interventions, notre représentant a quelque peu détonné dans le concert de louanges entendues ce matin là avant le champagne et les petits fours.
Texte de l’intervention d’Hubert Meignen, au nom des 3 associations locales ayant participé aux travaux de la Commission algues vertes pour l’élaboration de ce dossier.
Monsieur le Préfet de Région,
Monsieur le Président du Conseil Régional
Messieurs les Présidents de la Communauté de Communes du Pays Fouesnantais et de la Communauté d’Agglomération de Concarneau,
Mesdames et Messieurs,
Je m’exprime ici au nom des associations Eau & Rivières de Bretagne, Bretagne Vivante, et Association de Sauvegarde du Pays Fouesnantais.
Nos associations ont après beaucoup d’hésitations, finalement décidé d’approuver le plan d’action construit depuis plusieurs mois. Vous savez que cet accouchement a été difficile, et d’ailleurs nos associations avaient exprimé en juin dernier, leurs réticences à une telle mobilisation d’argent public pour un programme d’action insuffisamment ambitieux.
Nous avons ces jours derniers, noté les améliorations apportées au projet initial : fixation d’objectifs précis de réduction de la pollution azotée arrivant dans la baie, taux d’engagement des exploitations agricoles à changer de pratiques établi à 90 %, remise en état de 100 % des zones humides cultivées, suppression des rotations culturales à risques …
Nous avons aussi apprécié la volonté des collectivités locales qui portent ce plan d’action, d’en assurer le pilotage et d’assumer complètement la maîtrise d’ouvrage des diagnostics et des suivis des exploitations agricoles. Une telle organisation est à la fois légitime puisqu’il s’agit d’argent public, et garante de l’efficacité des actions à mettre en œuvre, et de la transparence nécessaire.
L’approbation de nos associations à ce projet, ne doit pas masquer, une insuffisance substantielle à nos yeux : contrairement au projet approuvé pour la baie de Lannion, celui-ci se contente de viser une augmentation des surfaces en herbe, sans fixer d’objectifs précis et donc évaluable. Nous voulons croire que dans les mois à venir, cette insuffisance sera réparée, et au-delà que la dynamique d’engagements volontaires se mettra en marche, et que nous n’aurons pas à regretter l’attitude constructive qui est la nôtre aujourd’hui.
Nous tenons aussi à rappeler, une nouvelle fois, notre désaccord concernant le périmètre retenu pour le bassin versant algues vertes et demandons que les deux côtés de la baie soient pris en compte à partir de 2015.
Par ailleurs, nous estimons que des efforts substantiels devront être demandés à l’industrie agro-alimentaire et à la grande distribution.
Enfin, puisque ce plan a vocation à stopper le robinet des nitrates, je redis à nouveau ici, l’incompréhension totale qui est la nôtre, mais dont je sais qu’elle est partagée par la quasi-totalité des collectivités de Bretagne, devant l’incohérence des textes nationaux signés depuis quelques mois, qui rendent plus difficile la reconquête de l’eau. Les bretons, qui souffrent tellement des marées vertes et de l’image désastreuse quelle donne de notre si belle région, ne comprennent pas un tel acharnement à saper les bases de notre politique de protection de l’eau.
L’intérêt général commande à tous, Etat y compris, de se mobiliser pour faire reculer la pollution par les nitrates et les marées vertes. C’est le sens de la position de nos associations qui si elles font le pari de la réussite de ce plan, feront évidemment preuve de la plus grande vigilance quant à sa mise en œuvre complète dans les calendriers fixés.
Mais une ombre plane toujours sur le projet avec l’absence jusqu’à ce jour de la diffusion d’un document clé : l’Annexe 4, modalités de suivi des contrôles et le report au dernier moment de la signature des partenaires qui n’a pas manqué de susciter quelques questions.
De signature, la cérémonie était devenue présentation et validation, alors on nous promet….dans la presse la signature prochaine sans protocole.
Mais quand ?
Comme précisé dans notre intervention, les associations rappellent qu’elles ont basculé de l’abstention à favorable surtout parce que les collectivités locales assureront le pilotage, la maîtrise d’ouvrage des diagnostics et des suivis des exploitations agricoles et toute autre issue finale remettrait en cause notre position.
L’ASPF n’est pas dupe d’une situation où la Chambre d’Agriculture bien présente sur l’estrade ne s’est donc pas alignée sur les dernières déclarations fracassantes du syndicat agricole majoritaire.
L’ASPF est partout !
Ainsi, après notre position sur le dossier du sentier côtier, nous aurions évité de nouveau « le piège du jusqu’au boutisme, non sans état d’âme… », cela est vrai et cela nous permet de faire connaitre plus facilement nos positions sur des supports où on ne nous attendait pas.
Voyez d’ailleurs notre « omniprésence » dans le magazine municipal de janvier 2012 (sentier côtier) et pour revenir au dossier algues vertes, dans le magazine CCPF de janvier 2012.
Bon, nos communiqués sont souvent rétrécis, mais à vous de juger avec cet exemple, voici le texte de base de notre déclaration pour ce magazine CCPF :
« Témoignage partenaire.
L’Association pour la Sauvegarde du Pays Fouesnantais (ASPF) a organisé sur le terrain le rassemblement de la Coordination « Halte aux marées vertes « de Cap Coz le 18 septembre 2011, mais elle participe en tant que partenaire aux réunions du plan algues vertes.
Magdeleine Breton est sa présidente et Daniel Boullonnois est en charge du dossier eaux et algues vertes.
« On constate enfin une volonté d’avancer, presque de toutes parts, mais parce qu’il y a la pression de Bruxelles et celle de la population excédée de la situation. Notre association, comme toutes les autres (Eau et Rivières de Bretagne, Bretagne Vivante), a toujours souhaité que l’État prenne ses responsabilités dans la lutte contre les algues vertes. Pourtant le projet local nous interpelle, la marginalisation des associations sans participation aux réunions décisionnelles, le territoire retenu trop limité et il n’est pas sûr que les agriculteurs s’engagent en grand nombre sur la base du volontariat : c’est pourquoi nous nous sommes abstenus de le valider tout en reconnaissant la qualité du travail réalisé. Mais Il faut aller plus vite, en particulier changer les modes de production agricole et les circuits des vendeurs et acheteurs, ce qui touchera les consommateurs que nous sommes tous. Autre nécessité : agrandir le périmètre du territoire, en intégrant Fouesnant, qui est concernée aussi par ses agriculteurs, ses rivières, ses marais, sa station d‘assainissement et au final bien entendu les arrivages d’algues sur les plages de la baie, près de 20000 T en 2011 dirigées vers Kérambris ou les champs, ce qui n’est que la vision du grand public sur ce dossier complexe.
Complexe ? oui et de plus l’Etat a soufflé le chaud et le froid en 2011, montrant sa volonté d’avancer tout en lâchant de décrets incohérents avec celle-ci (extension facilitée des élévages, plans d’épandages défavorables…). ».
Ce qui est en gras n’avait pas été retenu, mais la place était limitée nous avait-on prévenu, alors pas mal non ?
Nous avions lancé localement le dossier algues vertes en 2009 sous forme de polémique face aux silences complices de tous les acteurs, n’attendez pas de nous un retrait à ce stade, la vigilance et la participation aux actions du plan sont déjà programmées .
[…] février 2012 : les associations ERB, BV et ASPF soutiennent – avec réserves – le plan algues vertes de la Baie de La Foret Fouesnant […]