Algues vertes : droit de réponse à “malaise algal”
“Malaise algal” :
C’est sous ce titre presque mystérieux que les milliers d’abonnés de l’Archipel ont reçu le bulletin du service communication de la mairie de Fouesnant le 4 novembre 2011 (Article de Jean Yves Le Dreau du 04 novembre 2011).
J.Y. Le Dréau signe comme chaque semaine un article collant à l’actualité du moment, et là nous pouvons dire qu’il a fait fort dans l’attaque personnelle d’un collègue de la défense de l’environnement.
Vincent Esnault, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est certes un politique EELV (Europe Ecologie Les Verts), mais aussi un membre très actif de notre association.
Octobre-novembre : les plages de la baie croulaient sous les échouages d’algues et la station de compostage de Kérambris et ses responsables cafouillaient sur sa capacité à absorber celles-ci.
Nous aussi, étions omniprésents dans la presse et le voir seul attaqué nous gêne :
Aussi exceptionnellement…nous publions une partie de son droit de réponse demandé à J.Y. Le Dréau, qui, sans surprise, n’a pas donné suite !
Il y avait des contre-vérités dans l’article et nous apportons à notre collègue notre petite contribution pour rétablir des vérités que nous partageons avec lui.
Une autre association a réagi vivement à cette situation, c’est Sauvegarde du Trégor, animée par Yves Marie Le Lay, un des co-organisateurs de la Coordination marées vertes avec l’ASPF du mémorable rassemblement du Cap Coz du 18 septembre 2011 : il n’entendait pas laisser tomber son collègue du sud, responsable local de cette manifestation.
Pas de surprise de ce côté, leur texte intitulé : « Marées vertes : ne touchez pas aux coupables » (Courrier de Yves Marie Le Lay de Sauvegarde du Tregor) porte la marque maintenant connue de ce spécialiste entre autres des sangliers de Morieux- 22.
Là bas, lui aussi a eu raison avant l’heure avec son collègue, André Ollivro. Sans eux, nous ne serions pas informés des nouvelles preuves de la dangerosité des algues en putréfaction.
Résumé du droit de réponse de Vincent Esnault
« Suite à ce billet de rendez vous du samedi 4 novembre 2011 de Jean Yves Le Dréau, j’ai demandé, sans succès à ce jour, un droit de réponse. Beaucoup d’approximations et de contre vérités sont ainsi assénées. Je pensais cette rubrique indépendante et apolitique…
1er point : ne pas médiatiser ?
L’action médiatique a permis de faire connaître la situation de la baie au niveau national et de rentrer dans le plan algues vertes gouvernemental. Pendant des années, les mairies de Bénodet, Fouesnant, la Forêt Fouesnant et Concarneau ont tenté de masquer cette prolifération afin de ménager les touristes, tout en absorbant presque inutilement des aides de tous horizons. Même les scientifiques regrettent aujourd’hui le temps perdu.
Nos actions ont certainement modifié l’avenir de la station de Kérambris car le Maire partait seul sur un compostage à ciel ouvert, sous le nez des riverains et des travailleurs du centre de tri sélectif.
2 ème point : les approximations
Parce que nous sommes bien souvent plus présents dans les réunions que beaucoup d’élus, nous connaissons objectivement mieux les chiffres : je le confirme, les taux de nitrates dans les cours d’eau de la baie ne faiblissent pas et au contraire continuent d’augmenter.
3ème point : la station de Kérambris, ramassage et traitement
Mr Le Dréau méconnait visiblement ce dossier, et il mélange tout. Aujourd’hui, il existe une réglementation pour gérer ces algues.
La plateforme n’est homologuée que pour 12500 tonnes d’algues fraiches, et l’enquête publique obligatoire n’a d’ailleurs jamais eu lieu, le Préfet mis devant le fait accompli a donné un accord de dérogation avec instructions « parapluies » en attendant la suite. Les associations sont intervenues à plusieurs reprises pour faire constater diverses anomalies. Dernièrement, la plate forme a manqué de déchets verts… mais le Maire lui même avait dans un premier temps confirmé la saturation du site.
Quant aux nuisances olfactives, elles ne datent pas d’aujourd’hui et depuis des années, le Maire par voie de presse affirme que c’est réglé. Le personnel communautaire et du centre de tri ne peuvent témoigner et pourtant ils en auraient tant à dire. Les riverains, eux, doivent subir…
4 ème point : fermeture de la plage de Cap Coz
Comme le précise J.Y. Le Dréau, elle fut fermée faute à l’accès difficile mais réglementairement, elle aurait dû à maintes reprises l’être devant l’impossibilité des services à ramasser la quantité d’algues dans les 24 h. Là aussi il y a eu défaut d’information.
5 ème point : la responsabilité des agriculteurs
Entre 85 à 95 % des nitrates sont d’origine agricole, c’est écrit dans tous les journaux et on peut disserter encore longtemps ou agir ou gagner du temps pour ne rien faire. Les nitrates sont le levier d’action pour éradiquer le phénomène. Alors aidons-les à changer les pratiques polluantes, beaucoup l’ont déjà compris mais une minorité soutenue par les instances représentatives, les groupes industriels, les banques et les semenciers campent pour un statu quo.
6 ème point : mon rôle
Je suis donc aussi en charge dans un collectif d’associations environnementales de la problématique algues vertes, zones humides. Il faut faire la part des choses entre le politique et la défense de l’environnement.
Ce problème “algues vertes” ne devrait être ni de droite ni de gauche, mais pour autant et au final qui peut changer la façon d’agir ? les politiques, et c’est pour cela que j’en suis un également.
Les associations, le collectif dénoncent mais au final c’est l’élu qui décide, et nous le voyons très bien dans les commissions auxquelles nous participons, les associations environnementales sont des alibis et les décisions nous échappent totalement.
Ce sont les mêmes élus qui délivrent des permis de construire sur zones humides (pièges à nitrates et polluants), encouragent leurs remblais, trainent des pieds pour appliquer les lois protectrices, protéger les captages d’eau… L’argent du contribuable est-il bien utilisé?
Depuis 12 ans, tous nos politiques pour une fois unis, ont échoué dans leurs plans successifs de lutte contre les algues vertes dans notre baie. Ils demandent encore et toujours plus de temps, plus d’argent, et ont toujours le même discours lassant.
Je n’ai jamais été au P.S. et mon parti s’appelle Europe Ecologie Les Verts. J’ai effectivement démissionné du Conseil municipal de Fouesnant où la Démocratie n’est qu’illusion, où les commissions ne sont jamais réunies, où il n’y aucun débat constructif, mais ça vous ne l’avez jamais mentionné dans vos articles d’hier et d’aujourd’hui alors qu’à l’époque, je m’étais exprimé sur cette attitude, que certains trouvaient même très courageuse.
………………………………….. »
L’ASPF profite de cette occasion pour revenir sur un autre billet de J.Y. Le Dréau, celui du 23 septembre 2011 intitulé « vagues à l’âme » et déjà consacré aux algues vertes :
Le texte :
« …et maintenant, on fait quoi ? On rétablit d’abord certaines vérités.
La désinformation ne sert jamais une cause quelle qu’elle soit.
« Dimanche Ouest-France » illustrait les manifestations du jour avec deux photos. La première… La deuxième photo (impressionnante), était ainsi légendée : « Des algues vertes à Mousterlin, en Fouesnant, le 18 juin 2011 ». Tous les Fouesnantais savent qu’il n’y a pas d’algues vertes à Mousterlin (ou très peu) et que le goémon envahit la route de la corniche lors des fortes marées. La photo n’était hélas pas en couleurs. Alors, on fait quoi ?… ».
Alors, on rétablit donc :
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