Derrière les algues vertes, les élevages, l’exemple de Trebrivan
L’ASPF a voulu remonter à la source majeure des nitrates et de leur conséquence en mer : les algues vertes ; elle s’est donc rendue le dimanche 9 Mai 2010 à Trébrivan, dans ce village situé près de Carhaix, à l’invitation des organisateurs de la manifestation.
Le thème en était une protestation symbolique contre la création d’une maternité porcine industrielle de 900 truies à Trébrivan.
Par dérision, face à cette véritable provocation du Préfet des Cotes d’Armor et de la Mairie de cette commune qui ont donné un avis favorable d’exploitation, le nom du village a été rebaptisé en grande pompe …….« Truie Brivan » dans une ambiance festive.
En présence de 500 personnes, et à l’ombre de la magnifique église, toute la Bretagne associative et écologique était venue soutenir l’Association locale « Sous le vent, les pieds sur terre » qui lutte depuis 2 ans contre le projet de cette maternité porcine de 900 truies.
Malheureusement, ce n’est qu’un avis favorable parmi d’autres dossiers d’extensions et de créations d’élevages.
Les travaux sont déjà commencés alors que des actions en justice sont en cours !
Ce dossier du centre Bretagne est vraiment symbolique du combat que les associations environnementales mènent contre l‘incohérence des décisions prises malgré les beaux discours et nouveaux plans.
Epandages de lisiers, nitrates, algues vertes …. tout s’enchaine, car des Maires de toutes tendances ont donné leur accord pour les plans d’épandage.
Et calculez avec nous : 900 truies et 10 porcelets par truie, ce sera 10 000 ….robinets à lisier en action !
Que faut-il faire de plus ? En pleurer ou en rire ? Alors Dimanche, nous avons fait les deux :
Des discours de grandes organisations environnementales telles qu’Eau et Rivières représentée par Jean Paul GUYOMARCH, qui pointe cette provocation au moment où le gouvernement met en place son plan algues vertes en Bretagne.
L’intervention d’André OLLIVRO, grand prêtre des algues vertes pour toute la Bretagne, de Claude LESNE, la référence scientifique dans ce domaine ; ils ont relancé la dramatique affaire MORFOISSE…….
Des discours des élus « écolos » qui entendent porter tous les problèmes bretons à Bruxelles, faute d’écoute et de décisions courageuses dans notre propre pays.
Les frères MORVAN en tête d’affiche suivis d’autres artistes bretons, alternant danses et chants.
Un spectacle burlesque de la Compagnie BOCOCO composée de gens sérieux comme …..André OLLIVRO, là encore dans le rôle du grand prêtre, dans sa “papamobile à traction agricole” et d’autres moins sérieux comme Jean KERGRIST, alias le Général Ubu appelant à la résistance et à « bouter les cochons hors de Bretagne » avant de rebaptiser « Trébrivan » en « Truie-Brivan » sur le fronton de la Mairie et de prendre le maquis.
L’humour était une arme redoutable en ce Dimanche de Fête de Jeanne d’Arc, et des oreilles ont dû siffler.
Toutes les associations présentes travaillent maintenant à la création d’une « Fédération algues vertes » qui sera le fer de lance de la lutte contre ce fléau.
[…] 14 janvier 2011 : inauguration de la maternité porcine de Trébrivan 22… […]
Nous menons également un combat similaire au votre. En effet, depuis un an, la Flandre (nord de la France)connait une évolution importante de projets de porcheries industrielles. Une concentration alarmante car elle pourrait poser trés vite des problèmes de pollution et donc une prolifération d’algues dans les rivières. L’amendement Le Fur s’inscrit dans un contexte déja houleux et montre qu’en tant que citoyen nous pouvons peu de choses. En tous cas, nous alertons les élus et les médias pour faire entendre notre voix.
Retrouver nos actions sur notre site et pourquoi pas mener le combat ensemble….
Le collectif Bambecquois (Fred Wojtkowiak)
Bonjour,
j’apprécie beaucoup tous vos articles.
Je ne suis pas Breton de naissance, mais de cœur, je rêve de vivre au pays fouesnantais, j’aurais aimé être breton.
En 1978, j’avais 12 ans, j’ai pleuré, car j’avais découvert “mon pays” 2 ans au plus tôt, oui j’ai pleuré quand l’amoco est venu salir le littoral. Alors j’ai supplié mes parents de partir aider la Bretagne ramasser le pétrole.
Je suis revenu aussi aidé un peu pour l’Erika.
Dans ces 2 cas emblématiques j’ai entendu : les maires, les habitants, les pouvoirs public, les agriculteurs (en 78 les vaches broutaient le pétrole 3 km dans les terres..) hurler contre la pollution et se mobilisaient pour y faire face.
J’admire les paysans, les paysans bretons et correziens en particulier quand ils avaient ce respect de la terre, et d’eux même.
Mais aujourd’hui je me sens loin d’eux, loin des discours minimalistes,loin de ces élus que j’ai soutenu contre le pétrole, loin des habitants qui ne se révoltent pas. Les marées vertes sont pires que les marées noires car elles sont là pour des décennies.
Bretagne, relève la tête montre toi sous ton meilleur jour, applique toi des mesures restrictives maintenant, fermes et définitives.
Oui il va y avoir de la casse, oui des gens vont rester sur le carreau, je serais peut être de cela. Il est encore temps de montrer la voie.
Un Breton de cœur désespéré…
Cette comédie satirique était la meilleure méthode pour attirer du monde à cette manifestation contre la création d’une nouvelle porcherie industrielle . Je ne peux que souhaiter une interdiction de cette installation . Les pouvoirs officiels ont capitulé, une fois de plus, devant une puissance capitaliste . L’argent n’a pas d’odeur pour ceux qui se laissent corrompre .