L’Enquête publique 2012 sur le Pôle déchets de Kérambris est terminée : l’ASPF a donné un avis défavorable, comme tous ceux qui se sont exprimés dans les registres d’observations

23 avril 2012 0 Par Collectif ASPF

 Lagune aérée récupérant les jus du compostage des algues vertes

Lagune aérée récupérant les jus du compostage des algues vertes

Comme d’habitude dans les enquêtes publiques, il y avait foule ce dernier jour pour rencontrer Madame la Commissaire Enquêtrice le jeudi 19 avril 2012 après midi.

Les associations du Canton et le Collectif des riverains de Kérambris étaient venus déposer les derniers documents, bien souvent en complément de précédentes déclarations, preuve que la prolongation de cette enquête était nécessaire pour digérer les quelques 2000 pages du dossier.

Le rapport sera remis et connu vers mi Mai 2012, nous souhaitons un avis « défavorable » mais  rappelons qu’il peut être encore « favorable » et bien gênant pour les décideurs s’il comporte des réserves.

Après notre article du 6 avril 2012 , où nous avions repris le texte intégral de la déclaration du Collectif des riverains déposé dès le 26 mars 2012, voici ceux de l’ASPF et de nos collègues de l’Association Neiz Vran Environnement de Saint Evarzec.

Bon nombre d’adhérents de ces deux « assos environnementales » habitent aussi dans le rayon de 3 km autour de Kérambris.

Une enquête publique pour régler enfin des comptes :

Un dossier bouillonnant !

Un dossier bouillonnant !

Nous avions noté à mi enquête le dossier réponse de la CCPF aux remarques et questions « parapluies » de l’Autorité Environnementale, sous signature du Préfet de Région.

Au final, il y  a eu environ 50 dépositions comprenant celles des associations qui elles mêmes représentent des centaines de familles, et la pétition du Collectif qui a recueilli environ 250 signataires.

La colère est apparente dans les propos, et cette enquête obligatoire sert enfin de défouloir pour régler des comptes avec les élus et l’administration qui depuis quelques années, ont fait monter, parfois illégalement,  la barre des nuisances bien trop haut …sous le nez des riverains et ils veulent en rajouter une couche avec leur projet à  plus de 6 millions d’euros !

Vous l’avez compris, le nez est l’organe qui détecte maintenant à longueur d’année, si là-bas à Kérambris, on manipule des déchets, des algues vertes, des boues, des composts, des amendements…

Pourtant, les oreilles sont tout autant sollicitées avec tous les bruits des engins qui cassent, concassent, criblent, avec  ces camions dangereux, ces tracteurs avec remorques qui sillonnent le Canton dans les deux sens.

Kérambris est maintenant pour nous tous, synonyme de dangers, de pollutions, alors que  nous n’avions jamais eu de réponse à nos demandes de création et de participation à une Commission Locale d’Information de surveillance (CLI).

Tout cela concerne des nuisances graves et des Lois existent pour protéger la population autour d’une ICPE, nous sommes tous déjà punis par les algues vertes provenant des nitrates des voisins, et voici qu’avec ce projet,  nous allons payer en plus leur  traitement.

Nous disons tous STOP, et dites nous pourquoi … ?

Et alors que le permis de construire est déjà accordé (et même déjà attaqué par l’ASPF), nous posons les questions simples qui fâcheront ces messieurs :

  • Pourquoi faire cela ?
  • Pourquoi faire si grand, si cher ?
  • Pourquoi faire ça à Kérambris, la mer est de l’autre coté ?
  • Vous nous dites que tout est bien (et sera très bien), mais ça pue !
  • Pourquoi la CCPF a fait des corrections et des modifications sur des études et simulations savantes d’un projet qui n’existe nulle part ailleurs ?
  • Pourquoi avez-vous totalement oublié les 100 travailleurs du centre ECOTRI situé à 25 m des andains actuel et futurs ?
  • Pourquoi avez-vous oublié les habitants des lotissements proches à Saint Evarzec,
  • Pourquoi on continue d’accorder des permis de construire à coté de Kérambris ?

POSITION DE L’ASPF SUR L’USINE DE COMPOSTAGE D’ALGUES VERTES A KERAMBRIS – ENQUETE PUBLIQUE DU 07/03/2012 AU 07/04/2012 (prorogée jusqu’au 19/04/2012 inclus).

Document déposé dans le registre.

Rappel de l’action de l’ASPF :

En tant qu’association agréée pour la protection de l’environnement, lors de l’enquête publique en 2006 sur le projet de station de traitement des déchets et des boues à Kérambris, alors qu’il n’était à ce moment-là pas question de traiter les algues vertes, nous avions déjà EMIS LES PLUS VIVES RESERVES sur les risques de nuisances graves pour l’environnement de cette installation et avions contesté son emplacement mal choisi sur un affluent du Pen al Len (principal cours d’eau alimentant Fouesnant et La Forêt en eau potable).

Nous avions réclamé que soit envisagée la création d’une CLI (proposition restée sans suite par la CCPF).

Sans réponse à nos interrogations et sans savoir ce qui se passait à Kérambris, mais voyant des travaux se poursuivre, dégageant de plus en plus d’odeurs nauséabondes et constatant de fréquents rejets suspects dans le ruisseau de Kérambris (notamment sous forme de mousse), nous sommes restés constamment vigilants sur les activités du site de la déchetterie et de ses abords. Nous avons à plusieurs reprises alerté la police de l’eau ainsi que les services concernés de la préfecture sur les activités du site où, après une restructuration subreptice, les algues vertes étaient stockées et traitées, à l’air libre, en toute illégalité.

En fait, la seule réponse à nos courriers fut, à l’époque,  la prise d’un arrêté préfectoral censé régulariser la situation sur le traitement des algues vertes : Or, cet arrêté était illégal car n’ayant pas été précédé d’une enquête publique comme le veulent les dispositions réglementaires. Il faut souligner que nous n’avons jamais accès aux documents et aux résultats d’analyses.

La seule réponse aujourd’hui, au travers de l’enquête publique en cours, c’est de régulariser (et d’étendre) à Kérambris, une situation deux fois illégale.

Engagée depuis plusieurs années dans le combat pour la reconquête de l’eau, l’ASPF mise sur le traitement préventif des algues vertes et soutient (comme Eau et Rivières de Bretagne et Bretagne Vivante) le plan gouvernemental de lutte contre les algues vertes, repris par le « projet territorial Baie de La Forêt » ; celui-ci vise à réduire les fuites d’azote dans la baie, avec des résultats d’ici 2015). L’ASPF veut croire à l’honnêteté des acteurs qui s’engagent dans la réduction des fuites d’azote, par la diminution des apports en nitrates agricoles, afin de juguler le phénomène à sa source.

Dès lors que les énergies et la volonté des principaux acteurs commencent à se focaliser sur le traitement préventif des algues vertes, il ne nous semble pas cohérent d’investir à Fouesnant dans une usine surdimensionnée (pour un traitement de 20.000 tonnes d’algues vertes !) et représentant un coût exorbitant dont 20 % resterait à la charge des seuls contribuables du Pays fouesnantais.

Le traitement des algues vertes devrait se faire au plus près de leur lieu de collecte, par des petites unités qui ne généreraient pas de grandes nuisances : le traitement des algues vertes doit se faire en respectant les recommandations de l’INERIS visant à réduire les nuisances, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Il est impensable de faire converger vers le seul lieu de Kérambris toutes les algues vertes du Finistère sud comme cela risque de se passer en cas de construction de cette usine. Le réseau routier, déjà encombré, n’y suffirait pas, ce serait aussi la fin d’une qualité de vie décente pour des dizaines de riverains et pire encore, cela représenterait une réelle menace sur leur santé (qualité de l’air….) et quid de la qualité de l’eau ? Compte tenu de la situation de la réserve d’eau de Pen an Len, les usagers de l’eau potable de Fouesnant et de La Forêt pourraient concevoir des inquiétudes !

CONCLUSIONS.

La réalisation de cette usine serait une incitation à une fuite en avant, la porte ouverte à une poursuite des habitudes néfastes d’utilisation excessive d’engrais, un frein évident à la réussite de tout plan préventif.

Pour toutes ces raisons, l’ASPF émet un avis défavorable à l’implantation de cette usine à Kérambris.

Indépendamment de l’avis défavorable à toute extension d’unité de traitement d’algues vertes à Kérambris, l’ASPF renouvelle sa demande d’instauration d’une commission locale d’information et de surveillance des installations déjà en place, avec la participation d’associations environnementales ainsi que des représentants de riverains.

Pour l’ASPF, la Présidente.

Magdeleine BRETON.

Déposition de l’Association Neiz Vran Environnement de Saint Evarzec.

Deposition de l’association Neiz Vran à l’enquête usine algues vertes

 Schéma de la nouvelle organisation du compostage confiné

Schéma de la nouvelle organisation du compostage confiné